Témoignage d'un officier mécanicien pour la
Témoignage d'un officier mécanicien pour la Compagnie des Messageries maritimes.
J'ai franchis 6 fois le Canal de Panama alors que j'étais élève officier mécanicien à bord des navires de Cie des Messageries maritimes devenue la CGM puis désormais CMA-CGM. Je pense que pour un récit "parlé", il serait plus judicieux d'interviewer un marin du "pont" qui a une approche différente plus "maritime" et plus globale des spécificités liées au franchissement de l'ouvrage. Toutefois, je peux vous donner une anecdote que peut-être personne n’a encore traité.
Et c'est justement le mécanicien qui parle. Les machines des navires ont besoin d'être refroidies, (le véritable terme est "réfrigérées"). Pour cela la quasi-totalité des navires de mer aspirent l'eau de mer qui les entoure et après l'avoir fait circuler dans des dispositif de refroidissement des moteurs et autres machines (les "réfrigérants"), la rejette un peu plus chaude mais toujours aussi limpide, il n'est pas là question de pollution, dans la même mer.
Lors des traversées du canal de Panama, entre Gatun et Miraflorès, la navigation s'effectue en fait dans les eaux douces du lac et des canaux de jonction alimentés par les eaux douces du lac de Gatun. A l'instar de ce qui s'observe aussi dans les "grands lacs" américains et canadiens, la végétation sous marine et les coquillages de mer qui colonisent habituellement les coques de navires et leurs tuyautages d'eau de mer de réfrigération n'apprécient que très très modérément ce changement de milieu et pour beaucoup en meurent. Ce qui permet sans aucune action particulière de nettoyer un temps soit peu les parties immergées des coques de navires et l'intérieur de leurs tuyaux !!!