Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Panama, un canal au cœur des amériques
4 mai 2009

Souvenirs de mer de Claude Chauvard, officier

Souvenirs de mer de Claude Chauvard, officier mécanicien de la Marine Marchande embarqué comme 3eme officier mécanicien sur un cargo de la Compagnie de Transports Océaniques entre 1958 et 1959.

cargos_panama_1269251463_1138737

A Cristobal, après l’achat de quelques chapeaux, nous entrons dans les écluses afin de rejoindre le Pacifique. La traversée du canal est très spectaculaire. Plusieurs américains montent à bord et nous entrons  dans les écluses de Gatún qui nous élèvent de 27mètres en 1 heure 30. Elles sont constituées de trois sas successifs. Le navire est guidé latéralement par des petites locomotives circulant sur des rails de chaque côté des sas. On monte ainsi en trois fois de vingt-sept mètres, le navire avançant d’un sas à l’autre par sa machine.

Tant à bord qu’à terre, les Américains donnent les ordres en continu et à voix très forte à l’aide de talkie-walkie. Plusieurs bateaux de notre tonnage passent en même temps les écluses. A la sortie de celles-ci, nous pénétrons dans le grand  lac de Gatun que nous traversons pendant des heures en serpentant entre les îles. C’est un lac d’eau douce et il est formellement interdit d’en pomper. Ensuite nous descendons de 9 mètres à l’écluse de Pedro Miguel, toujours maintenu au centre du sas par des mules (les locomotives).  Nous cheminons dans la partie creusée par l’homme, à travers la roche. Ce passage est étroit et pourtant les navires s’y croisent en rasant la paroi haute de plusieurs dizaines de mètres. J'ai presque touché la plaque disposée en commémoration des dix à douze mille hommes morts de malaria et autres maladies tropicales lors du creusement de cette tranchée. Puis c’est l’arrivée aux écluses de Miraflores (encore des mules), constituées de deux sas successifs qui nous font descendre de 18 mètres. Et l’on débouche sur le Pacifique après avoir salué le caïman de service !!!

Explication : lorsque le sas de la seconde écluse se vide, il se crée un vortex énorme pouvant détériorer les berges ou provoquer des avaries aux petits bateaux de pêche ; pour éviter ce vortex, un radeau de bois est amarré juste en son emplacement et les caïmans s’y dorent au soleil. Pour ma part, j’en ai toujours vu un à chacun de mes passages.

   

Publicité
Commentaires
Panama, un canal au cœur des amériques
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité